J’ai découvert que j’étais asthmatique il y a 4 ans, lorsque je me suis mise à la course à pied. Ce jour-là, je pars pour une petite sortie de 5 kilomètres et j’essaie d’accélérer le rythme. En fin de course, ma respiration devient très difficile, j’ai l’impression que mes poumons « sifflent ». J’arrête de courir et je rentre en marchant.
J’ai des quintes de toux pendant les heures qui suivent l’entraînement. Cela se reproduit plusieurs fois durant les courses à pied que je fais dans les jours qui suivent. Dès que j’accélère un peu, j’ai du mal à respirer. Je décide de voir mon médecin généraliste. Il m’explique que je fais de l’asthme à l’effort ! Comme je n’ai jamais véritablement fait de sport pendant 26 ans, je l’apprends sur le tard. Mon médecin me rassure : asthme et sport ne sont pas incompatibles, il y a juste quelques précautions à prendre.
Tout d’abord, il me prescrit un bronchodilatateur, à prendre 15 minutes avant l’effort. Cela améliore bien ma respiration et je cours beaucoup plus librement ! J’ai aussi appris à suivre ces conseils :
- je m’échauffe systématiquement avant le début d’une activité sportive ;
- le début et la fin de mes runs ou entraînements sont toujours progressifs ;
- dès que je commence à me sentir essoufflée, je réduis l’intensité ou je marche ;
- en course à pied, je porte un foulard devant la bouche en cas de grand froid;
- enfin, bien évidemment, si l’air est trop pollué, je m’abstiens de courir ! Je tiens à mes poumons !
En les appliquant, j’ai rapidement pu courir sans être gênée par l’asthme.
Cependant, même en étant sérieuse et en prenant toutes ces précautions, il m’est arrivé qu’une crise se déclenche, pendant une activité sportive. Sur le marathon de Paris, en 2016, il faisait très chaud. J’ai commencé à faire une crise d’asthme dès le douzième kilomètre… Je me suis arrêtée et j’ai pris quelques bouffées de mon traitement de crise. J’ai marché le temps de reprendre mon souffle et j’ai pu finir ma course.
Depuis, sur les sorties longues, je pars toujours avec mon inhalateur en poche. Cela permet de soulager les symptômes dès le début de la crise et prévenir son aggravation. Et si celle-ci survient malgré tout, j’applique ces quelques gestes :
- j’essaie de garder mon calme. Ce n’est pas évident, mais il faut rester zen car l’angoisse aggrave la crise ;
- je m’assois et je respire lentement et aussi profondément que possible ;
- je prends mon traitement de crise ;
- je marche lentement.
En général, ça passe rapidement et je peux me remettre à courir (doucement bien sûr !).
Cela fait maintenant 4 ans que j’ai de l’asthme. Avec la pratique de la course à pied et l’entraînement régulier, les crises se sont espacées. Mon souffle est meilleur. Le fractionné (répétition de phases d’effort intense entrecoupées de temps de récupération) a également participé à améliorer mon cardio et mon souffle. Un entraînement régulier permet d’améliorer la capacité pulmonaire et la dilatation des bronches et de faire reculer peu à peu le seuil d’apparition de l’asthme lié à l’effort. Aujourd’hui, il est rare que je tousse ou que j’aie du mal à respirer pendant une course. Même avec de l’asthme, on peut pratiquer une activité sportive « comme tout le monde ». Il suffit de prendre correctement son traitement et de rester suffisamment à l’écoute de son corps 😉
J’espère que ce partage d’expérience et ces quelques conseils pourront aider certain(e)s d’entre vous 😉
Article écrit en collaboration avec Ohmymag.com et l’Assurance Maladie